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GLA et cancer du sein

Qu’est-ce que le GLA ?

Le GLA ou acide gamma-linolénique (gamma-linoleic acid en anglais) est un acide gras oméga-6 à 18 carbones. A la différence de l’acide linoléique (acide gras essentiel, chef de file des oméga-6) qui contient 2 insaturations, le GLA possède 3 doubles liaisons, et c’est ce qui fait toute la différence. L’organisme peut le synthétiser mais de façon limitée car la delta-6-désaturase (enzyme permettant de rajouter une insaturation) est une étape limitante. Par élongation le GLA peut donner naissance au DGLA (acide di-homo-gamma-linolénique), un acide gras très important dans les membranes cellulaires, mais également le précurseur d’eicosanoïdes de série 1, dont la PGE1, une prostaglandine aux effets anti-inflammatoires. Au-delà de ce potentiel anti-inflammatoire le GLA aurait une action anti-tumorale, sur différents cancers, notamment du sein, ce que nous verrons plus loin.

Le GLA dans l’alimentation et les compléments alimentaires

Le GLA est un acide gras assez rare ; les huiles alimentaires courantes n’en contiennent que des traces. C’est plutôt du côté des compléments alimentaires (nutraceutiques) et des huiles rares qu’il faut en chercher la présence. L’huile de bourrache est celle qui en a le plus (22 à 25%), viennent ensuite l’huile de pépins de cassis (15%), l’huile d’onagre (8 à 10%), et pour finir l’huile de chanvre (3%).

Position du GLA sur le glycérol

Les huiles sont composées en grande majorité de triglycérides, c’est-à-dire de trois acides gras estérifiés sur un glycérol. La position d’un acide gras sur le glycérol peut influencer sa biodisponibilité. La position centrale (position 2) sur le triglycéride  a une valeur particulièrement importante au niveau nutritionnel [1].

Une étude a analysée la position du GLA sur le glycérol dans les huiles de bourrache, onagre et pépins de cassis [2]. C’est l’huile de bourrache qui semble la plus intéressante, suivie de celle de pépins de cassis. L’onagre arrive en dernière position.

Les utilisations courantes des huiles riches en GLA

Bien connues pour leurs propriétés d’hydratation de la peau (membranes cellulaires) les huiles gamma-linoléniques (bourrache, pépins de cassis) sont utilisées par voie interne (capsules) mais aussi en application externe (dermo-cosmétique). L’onagre est couramment employée pour traiter le syndrome prémenstruel (action sur les prostaglandines). Mais le GLA nous intéresse maintenant pour son action sur un oncogène (gène dont l’expression favorise la survenue de cancers).

GLA et Her-2/neu

Un oncogène est un gène qui permet la transformation de cellules normales en tumeur cancéreuse. Tout individu possède sur ses cellules la protéine Her-2/neu [3] (HER2 = Human Epidermal Growth Factor Receptor-2 ; neu = mutation).

Mais Her-2/neu est amplifié dans 20 à 30% des cancers du sein, menant à une croissance et une multiplication cellulaires augmentées. Ces cancers du sein sont dits « HER2 positifs ». Ils sont généralement plus agressifs que ceux testés négatifs.

Une étude (in vitro) a montré que le GLA diminuait de façon drastique l’activité de Her-2/neu [4].

GLA et traitements anti-cancéreux

Ce n’est pas tout : le GLA semble potentialiser de nombreux traitements (études in vitro toujours) :

  • Trastuzumab [4].
  • Paclitaxel [5].
  • Vinorelbine [6].
  • Docetaxel (Taxotere®) [7].
  • Tamoxifène (Nolvadex®) [8].

Le GLA pourrait donc être un allié de choix avec ces traitements…

Conclusion

Si un cancer du sein s’avère être HER2+ une complémentation en GLA s’impose. Par ailleurs ce type de cancer est plus agressif et moins sensible à l’hormonothérapie. Le GLA peut tout à fait (et devrait) être pris conjointement au traitement de référence qu’est le trastuzumab. Les deux combinés devraient agir en synergie. Le GLA semble aussi avoir un potentiel en complément des traitements cytotoxiques et de l’anti-œstrogène tamoxifène. Bien que ces données soient issues d’études in vitro, donc n’apportant pas de réelle preuve in vivo, l’emploi du GLA est sans danger, donc ne comporte aucun inconvénient.

Références

  1. ITERG, expertise corps gras. http://iterg.com/
  2. Muderhwa JM, Dhuique-Mayer C, Pina M, Galzy P, Grignac P, Graille J. Répartition interne/externe des acides gras des triglycérides de quelques huiles gamma linoléniquesOléagineux 1987;42 (5):207-211.
  3. Grisanti R. Medical Study Finds This Healthy Fat Dramatically Reduces Cancer Growth. Functional Medecine Uniersity (FMU). http://www.functionalmedicineuniversity.com/public/990.cfm
  4. Menendez JA, Vellon L, Colomer R, Lupu R. Effect of gamma-linolenic acid on the transcriptional activity of the Her-2/neu (erbB-2) oncogene. J Natl Cancer Inst 2005 Nov 2;97(21):1611-5.
  5. Menéndez JA, del Mar Barbacid M, Montero S, Sevilla E, Escrich E, Solanas M, Cortés-Funes H, Colomer R. Effects of gamma-linolenic acid and oleic acid on paclitaxel cytotoxicity in human breast cancer cells. Eur J Cancer 2001 Feb;37(3):402-13.
  6. Menéndez JA, Ropero S, del Barbacid MM, Montero S, Solanas M, Escrich E, Cortés-Funes H, Colomer R. Synergistic interaction between vinorelbine and gamma-linolenic acid in breast cancer cells. Breast Cancer Res Treat. 2002 Apr;72(3):203-19.
  7. Menendez JA, Ropero S, Lupu R, Colomer R. Omega-6 polyunsaturated fatty acid gamma-linolenic acid (18:3n-6) enhances docetaxel (Taxotere) cytotoxicity in human breast carcinoma cells: Relationship to lipid peroxidation and HER-2/neu expression. Oncol Rep 2004 Jun;11(6):1241-52.
  8. Menendez JA, Colomer R, Lupu R. Omega-6 polyunsaturated fatty acid gamma-linolenic acid (18:3n-6) is a selective estrogen-response modulator in human breast cancer cells: gamma-linolenic acid antagonizes estrogen receptor-dependent transcriptional activity, transcriptionally represses estrogen receptor expression and synergistically enhances tamoxifen and ICI 182,780 (Faslodex) efficacy in human breast cancer cells. Int J Cancer 2004 May 10;109(6):949-54.
Fabien Piasco
Fabien Piasco
Fabien Piasco est nutritionniste, diplômé d’Etat en diététique, titulaire d’un D.E.S.S. en nutrition Alimentation fonctionnelle et santé (Université Laval, Québec), d’un D.U. Nutrition et maladies métaboliques (Université de Rennes) et d’un diplôme en neuro-nutrition (SiiN). Formé à la micronutrition et à la phytothérapie, spécialiste des nutraceutiques, il a aussi travaillé en pharmacie pendant près de 19 ans. Il intervient actuellement dans un établissement thermal où il dispense ateliers et consultations spécifiques en utilisant le large spectre de la nutrithérapie.

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