Oui, on peut agir par l’alimentation !
Pour la prévention primaire du cancer du sein, ou bien pour éviter sa récidive, il existe de nombreuses interventions nutritionnelles possibles. Voici les principales :
- Avoir une masse grasse et un poids dans les normes1 2 et maigrir au besoin3
- Avoir une alimentation peu glycémiante4 (pas d’aliments transformés ou de glucides raffinés)
- Suivre la diète méditerranéenne5
- Consommer des olives, de l’huile d’olive6 ou des produits riches en polyphénols d’olive7
- Consommer des légumes crucifères pour moduler les œstrogènes8 9 10
- Manger des aliments riches en bêta-carotène11
- Eviter les cuissons agressives, notamment de la viande qui génèrent des amines hétérocycliques cancérigènes12 et pro-œstrogéniques13
- Remplacer les produits laitiers par du soja14
- Prendre des graines de lin moulues15
- Veiller à de bons apports en oméga-3 EPA et DHA16 (poissons gras et œufs oméga-3) et en oméga-3 végétaux17 18 (colza, cameline, noix)
- Eviter le gras laitier (beurre, crème, fromage) et manger des laitages maigres19 (yaourts maigres y compris chèvre et brebis)
- Eviter l’alcool20 21
- Eviter les boissons sucrées22
- Boire du thé vert23
- Boire du café24
- Utiliser une chronobiologie alimentaire25, voire faire du jeûne intermittent26
- Eviter les perturbateurs endocriniens comme les phtalates27 (film étirable et plastiques), les bisphénols28 (plastiques et conserves métalliques) et le PFOA29 (revêtement antiadhésif des poêles)
- Manger bio30
Bien sûr plus on cumule ces éléments plus il y a de chances que l’effet protecteur soit important. Au-delà de cette longue liste il existe un autre aliment, ou plutôt un super aliment, la grenade.
Les polyphénols de grenage et le cancer du sein hormono-dépendant
Selon les résultats d’études in vitro et sur les animaux les polyphénols de la grenade auraient trois actions anti-œstrogéniques :
La grenade empêche la formation d’œstrogènes en bloquant l’aromatase
L’aromatase est une enzyme qui permet de fabriquer des œstrogènes à partir d’androgène, c’est-à-dire des hormones mâles. Elle permet de transformer l’androsténédione en estrone et la testostérone en œstradiol. Il faut savoir qu’une femme ménopausée possède toujours des œstrogènes produits par l’aromatase située dans le tissu gras. C’est pour cela que le traitement hormonal des femmes post-ménopausées ayant eu un cancer du sein dit hormono-dépendant est à base d’anti-aromatase (ex : anastrozole, exemestane).
La capacité à bloquer la formation d’œstrogènes actifs a été démontrée par les polyphénols du jus fermenté, du péricarpe et de l’huile, qui ont inhibé l’activité de l’aromatase de 60 à 80% !31
Les résultats ont montré une inhibition plus forte de l’aromatase par du jus fermenté. Ceci est dû à une meilleure assimilation des flavonoïdes (polyphénols). En effet sur le plan biochimique les flavonoïdes sont accrochés à un glucose, ce qui empêche leur assimilation. Cette liaison doit être rompue. La fermentation découpe tout simplement ce complexe et permet une bonne assimilation des polyphénols de grenade.
Les polyphénols de grenade bloquent la 17β-hydroxystéroïde déshydrogénase qui produit des œstrogènes plus « forts »
Il a également été démontré que le jus de grenade inhibe la 17β-hydroxystéroïde déshydrogénase (17 β-HSD), l’enzyme qui permet la conversion de l’œstrone en une forme plus active, l’œstradiol. Les chercheurs ont constaté que les trois fractions à savoir jus fermenté, polyphénols de péricarpe, et huile de pépins de grenade pure, inhibaient la 17 β-HSD. Ces données sont étayées par des preuves supplémentaires indiquant que les flavonoïdes, qui sont présents dans le jus et péricarpe, sont des inhibiteurs de l’activité cette enzyme. Cependant, l’huile de grenade ne contient pas ces flavonoïdes, ce qui suggère que d’autres composants de l’huile peuvent être également inhibiteurs.
La grenade contient des phytoestrogènes anti-œstrogéniques
En plus d’inhiber les enzymes impliquées dans la synthèse des œstrogènes, les constituants de la grenade agissent également comme des phytoestrogènes, des composés végétaux ressemblant à de vraies hormones avec une activité œstrogénique faible, voire anti-œstrogénique32.
Les preuves d’études in vitro suggèrent cet effet anti-œstrogène à hauteur de 56%. Selon les chercheurs ces résultats étaient très probablement attribuables à l’effet de concurrence des flavonoïdes de a grenade, à savoir la lutéoline, le kaempférol, la quercétine, la naringénine et le coumestrol. Par ailleurs le jus de grenade s’est avéré avoir un effet antiprolifératif modéré à puissant sur des lignées cellulaires de cancer du sein, à la fois ER-positif (« hormono-dépendant ») et ER-négatif (« non hormono-dépendant »).
Le super aliment sous sa forme la plus aboutie
Le jus de grenade fermenté permet une meilleure assimilation des polyphénols et donc une meilleure efficacité. Le totum, c’est-à-dire l’utilisation de la grenade entière (y compris la peau), pour la réalisation d’un aliment fonctionnel est aussi un plus.
Vous retrouverez toutes ces caractéristiques dans le célèbre jus de grenade fermenté de Dr Jacob’s®. Le produit existe aussi sous forme de gélules (Granaprosan).
A rajouter bien évidemment à un mode de vie sain et une alimentation protectrice comme vue ci-dessus.
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