Source : https://sentadepuydt.substack.com/p/la-rtbf-me-cite-dans-un-soi-disant
Suite à l’article intitulé complotistes, extrême droite et adeptes de théories pédocriminelles publié ce 16 septembre par la RTBF et relayé au JT le soir, je tiens à corriger ou clarifier les propos qui me concernent et à apporter un complément d’information aux enquêteurs de ‘Décrypte’.
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Tout d’abord je ne suis ni l’éditrice, ni la propriétaire du site Étincelles ! Il s’agit d’une fausse information de la part de ‘Decrypte’, qu’il faut corriger. L’auteur du site a repris de nombreux articles que je publie dans La Lettre de Senta sur la plateforme Substack, comme bien d’autres le font également. Ce n’était pas compliqué à vérifier.
“Senta Depuydt se présente comme une journaliste indépendante”
Je suis journaliste.
J’ai obtenu une candidature en droit à l’Université de Saint-Louis à Bruxelles et j’ai ensuite achevé mon cursus à l’Université Catholique de Louvain avec une licence en communications, option journalisme (en 1992).
J’ai publié des articles dans différents magazines (Nexus, Néosanté, Rebelle santé, Alternative Santé, Santé intégrative, Health impact news, Aspiration, Enquête de Santé, Bio Info, Bio Contact), travail pour lequel j’ai été rémunérée en tant que journaliste. J’ai également ma propre lettre d’information sur la plateforme Substack, avec des abonnés gratuits et payants.
Effectivement, je suis indépendante :
Je n’ai aucun lien, ni affiliation politique ou religieuse, je ne fais partie d’aucun cercle, ni d’aucune loge. Je vends le fruit de mon travail journalistique et ne dépends pas d’une autorité rédactionnelle. De nombreux journalistes ne peuvent en dire autant.
Dans aucun de mes articles, je n’incite à la haine, ou ne fais appel à la violence. Je présente des faits avec des sources, et j’interroge. En revanche, j’estime que des propos comme ceux tenus par Telesambre qui titre ‘Evras, l’obscurantisme des parents qui n’aiment pas leurs enfants’ sont insultants et provocateurs et qu’ils ne sont pas de nature à calmer les esprits. N’y a-t-il pas deux poids, deux mesures ?
« j’ai déjà décrit ‘le plan mondial de la vaccination’, avant de sensibiliser autour de l’agenda global« , écrit-elle, reprenant ici la théorie complotiste du « Great Reset« .
Je suis effectivement fière d’avoir publié un dossier intitulé ‘le plan mondial de la vaccination’ présentant les éléments de l’agenda de la sécurité sanitaire globale. Publié en mars 2019, cet article anticipait les mesures à venir lors d’une déclaration de pandémie. J’y ai parlé de passes sanitaires, d’obligations vaccinales, de la menace qui pesait sur les droits individuels sous couvert d’urgence sanitaire et du passage en force de nouvelles technologies vaccinales. Mes propos étaient étayés par 64 références (quel journal en fait autant?), incluant les recommandations pour la vaccination en Europe qui avaient été émises par le Conseil européen, en décembre 2018.
Si d’autres journalistes s’étaient intéressés à cet agenda à la même époque, ils auraient peut-être eu un regard plus critique sur ce qui s’est passé par la suite.
La théorie du Grand Reset
Le ‘Great Reset’, n’est pas ‘une théorie complotiste’. C’est un projet, conçu et promu par le président et fondateur du Forum économique mondial, Klaus Schwab. Il suffit de lire le livre du même nom pour s’en rendre compte. Tout le programme du ‘grand reset’ et de la 4ème révolution industrielle est détaillé sur le site du Forum économique mondial et s’inscrit dans les objectifs de l’agenda 2030. Pourquoi crier au complot lorsque l’on critique les projets de gouvernance mondiale, alors que chaque année les chefs de gouvernement se rendent au World government Summit ?
Dans l’éventualité où des journalistes enquêteurs seraient désireux d’en savoir plus sur les acteurs des politiques sanitaires et la multiplicité des enjeux de leurs programmes, je leur recommande vivement de lire : ‘Anthony Fauci, Bill Gates, Big Pharma : leur guerre contre la santé publique et la démocratie’, écrit par l’avocat et candidat à la présidence américaine Robert F. Kennedy, Jr. Cet ouvrage, dont j’ai eu l’honneur d’écrire l’avant-propos, contient plus de 2200 références et a dépassé le million de copies en quelques semaines aux Etats-Unis. Il faut le lire pour s’informer.
“Sur le site « Etincelles » qu’elle édite, fausse information donc, à remplacer par :
Dans les articles qu’elle publie sur sa lettre on y découvre toutes les actions que peuvent entreprendre les parents pour s’opposer à Evras :
s’informer auprès d’associations telles que « Sauvons nos enfants », « Innocence en Danger », « L’Observatoire de la Petite Sirène », mais aussi participer à la plateforme de Démocratie Participative, en distribuant l’un des 500.000 flyers, en écrivant à la direction de l’école, en lisant les articles d’Ariane Bilheran ou en regardant les vidéos de Karl Zéro. Bref, à peu près tout ce que nous avons découvert par ailleurs et qui constitue le réseau”.
C’est exact, j’ai synthétisé toutes ces informations bien avant d’autres journalistes et je cite mes sources, il suffit donc de me lire pour être bien informé.
Senta Depuydt développe elle aussi, comme la plupart des gens qu’elle cite, les théories pédocriminelles prétendument cachées derrière l’éducation sexuelle dans plusieurs articles.
“La plupart des gens qu’elle cite”
Parmi les signataires des lettres, pétitions et courriers interrogeant les politiques de l’EVRAS, il n’y a pas que le Dr. Frédéric Goaréguer ou Sophie Dechêne, mais de nombreux autres experts, médecins, pédopsychiatres et universitaires dont l’article ne semble pas faire grand cas (par exemple le professeur Jean-Yves Hayez de l’UCL ou la psychologue Diane Drory).
Quant à “Ariane Bilheran, présentée comme experte”… elle est ‘présentée’ comme experte, parce qu’elle est experte. Ariane Bilheran a été formée en lettres, philosophie et psychologie à l’Ecole Normale Supérieure et à l’Université de la Sorbonne, à Paris. Docteur en psychopathologie, ancienne chargée de cours à l’université, elle a publié près d’une trentaine d’ouvrages. Surtout, elle est psychologue clinicienne. Elle a donc reçu de nombreuses victimes de violences sexuelles dans le cadre de sa pratique professionnelle et est intervenue comme experte auprès des tribunaux. Que faut-il de plus pour être expert aux yeux d’un journaliste ? Avoir la même opinion que lui ? Être ‘expert de plateau’ ?
Les théories pédocriminelles
En tant que fille d’une Professeur en psychologie clinique de l’enfant et de l’adolescent à l’Université Catholique de Louvain, qui fût aussi membre fondateur du Centre de guidance à Louvain-la-Neuve (Prof. Raymonde Berte, décédée), j’ai eu l’occasion de me documenter sur les théories du développement de l’enfant, son psychisme et sa santé mentale, de manière privilégiée.
L’idée que les enfants ont une sexualité ‘dès la naissance’ m’a toujours heurtée, mais effectivement, c’était ‘la science de l’époque’ et elle était essentiellement basée sur les théories d’Alfred Kinsey, le ‘père de la sexologie moderne’. J’ai découvert plus tard, qu’il s’agissait d’une monstrueuse imposture. Les ‘observations’ à l’origine de cette théorie avaient été obtenues par le viol de centaines d’enfants en bas âge, dont la longueur et la fréquence des hurlements ont été enregistrés comme des expressions de plaisir… (merci de lire cet article et de consulter les documents qui y sont repris avant de hurler à nouveau à la désinformation).
La plupart des experts sur ces questions ont donc été abusés, de bonne foi. Il ne s’agit pas de les accuser de pédophilie, mais de reconsidérer les postulats auxquels ils se fient, car ceux-ci servent effectivement d’argument aux véritables pédophiles.
L’Institut Kinsey dont de nombreux membres étaient pédophiles, est à l’origine du SIECUS, l’organisme qui conseille le gouvernement américain en matière de politiques sur la sexualité. SIECUS et l’Institut Kinsey sont les partenaires officiels de l’OMS, de l’Unesco et du Planning familial international dans l’élaboration des recommandations sur l’éducation à la sexualité. Celles-ci ont été transposées dans ‘les Standards pour l’éducation sexuelle en Europe’, auxquels le guide EVRAS et les planning familiaux en Belgique se réfèrent. L’asbl Sensoa en Flandres qui est également partenaire dans l’élaboration de ce programme européen, propose d’ailleurs des contenus fort explicites et discutables.
Un exemple concret qui pose la question des dérives
L’on a reproché à divers critiques du guide EVRAS d’avoir sorti des phrases hors de leur contexte, et d’avoir voulu faire peur inutilement.
Tableau créé par un parent, d’après la version actualisée d’EVRAS.
Face aux interpellations diverses, la ministre a par exemple déclaré que ‘jamais l’on enseignerait la masturbation à l’école’ et que les mentions du guide sont ‘mal interprétées’. Cela semble évident, mais cela devait être dit et cela doit à présent se formaliser, car les raisons de s’inquiéter existent réellement au regard du référentiel actuel et de dérives qui peuvent se produire.
Dans les standards pour l’éducation sexuelle en Europe, qui servent de référence au guide EVRAS (destiné aux animateurs), l’on note par exemple que pour la tranche d’âge de 0 à 4 ans, parmi les informations à connaître il y a le plaisir et la satisfaction liés au toucher de son propre corps, la masturbation précoce et la découverte de ses parties génitales. Dans les compétences à acquérir il y a ‘le fait d’exprimer ses propres besoins, désirs et limites, par exemple en “jouant au docteur”.
Voici une capture d’écran provenant de la matrice des Standards pour l’éducation sexuelle en Europe, selon l’OMS. “Les thèmes en caractères gras noirs sont les thèmes principaux ou les standards minimaux à couvrir par l’éducation sexuelle.”
En caractères gras, donc parmi les ‘standards minimaux à acquérir’ de 0 à 4 ans :
À présent, voici un exemple récent d’une interprétation inquiétante de ces recommandations :
En Allemagne, dans un jardin d’enfants de Baden Wurtemberg, un scandale a éclaté lorsque la direction a pris l’initiative préparer une pièce spéciale pour une activité de découverte du corps, où les bambins étaient invités à se dénuder et à se toucher mutuellement, par exemple ‘en jouant au docteur’, sous le regard d’un adulte.
La direction de cette crèche catholique avait préalablement informé les parents de cette nouvelle activité, par un courrier en spécifiant les règles : « L’activité aura lieu en présence d’un adulte’“, “L’enfant n’enlèvera que les vêtements qu’il souhaite, volontairement » et « Aucun objet ou doigt ne sera introduit dans les orifices du corps ». Inutile de décrire la réaction des parents, face à une telle initiative…
Qu’un adulte pousse les enfants à se mettre à nu et à se toucher les uns les autres devant lui/elle, est absolument terrifiant. L’enfant peut-il vraiment refuser de se dénuder face à un adulte qui a autorité sur lui ? Il ne sait pas à quoi il s’engage. Ce n’est pas pour rien qu’il n’est pas capable de consentement, selon la loi, c’est pour le protéger. Quelle différence l’enfant ferait-il ensuite entre cette activité et les agissements d’un pédophile ? Une telle activité n’est-elle pas tout simplement du voyeurisme ou une atteinte aux mineurs ?
Inutile de préciser que la proposition a fait un tollé, que l’activité a été annulée et que de nombreux parents ont retiré l’enfant de cet établissement.
Ce qui interpelle ici, c’est que pour la direction de cette crèche, cette activité de ‘découverte du corps des autres’ faisait partie intégrante des étapes du développement de l’enfant et s’inscrivait dans les principes pédagogiques de l’éducation à la sexualité tels qu’ils sont actuellement présentés (cfr. les ‘standards européens et nationaux’).
En y réfléchissant, cet exemple pose de nombreuses questions, par exemple le fait qu’un adulte se retrouve seul en présence des enfants à l’occasion d’une séance d’animation sur la sexualité.
Poursuivre l’information et la discussion
Bien entendu, l’on imagine pas un instant que la ministre propose une telle chose. Et il est évident que les politiques qui ont voté en faveur de l’obligation d’un cours d’éducation à la sexualité en 6ème primaire et 4ème secondaire, n’ont pas conscience des divers dangers inhérents à ces nouveaux standards. Toutefois, l’on ne peut accepter un cadre et des outils de références, qui sont sujets à interprétation et dont la mise en oeuvre pourrait mener à divers types de dérives.
Voilà donc pourquoi, en tant que journaliste, et en tant que parent, je considère qu’il est important de continuer d’informer mes lecteurs sur ces enjeux.