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Vaccination : quels sont les enjeux ?

Source : lettre-docteur-rueff.frPar Dr. Dominique Rueff/21 janvier 2021

Chère amie, cher ami,

J’aimerais aujourd’hui partager avec vous l’essentiel d’une vidéo-conférence[1] faite par le docteur Christian Vélot, généticien moléculaire à l’Université Paris-Saclay et président du Conseil Scientifique du Criigen[2]. Ce chercheur militant, ou militant chercheur (pour reprendre les propos du journal Le Monde[3]) a effectué un gros travail de recherche, bien documenté, sur les vaccins, à propos duquel je vous donnerai mes conclusions.

Cette lettre, je préfère vous le dire d’emblée, est un peu technique. Mais elle me semble essentielle pour que vous puissiez saisir les enjeux de la vaccination contre le Covid-19, en particulier les questions soulevées par ces nouveaux vaccins « à ARN ou ADN », et ainsi tenter de vous donner les clés pour faire vos propres choix.

Je précise que mes propos, tout comme ceux du docteur Christian Vélot que je retranscris, n’ont aucune vocation à alimenter un débat anti-vaccin, mais seulement à informer à propos des mécanismes et des potentiels risques de certains vaccins.

Pourquoi faut-il absolument être prudent et exigeant à propos d’un vaccin ? Par ce que contrairement à un médicament qui s’adresse à une personne malade, le vaccin s’adresse en prévention à une personne saine. Il n’est donc pas supposé apporter d’effets secondaires ou engendrer des risques, à moins qu’il ne soit destiné à une maladie potentiellement très grave, comme c’est le cas, par exemple, pour la fièvre Ebola.

Voilà pourquoi l’exigence vis-à-vis de la sécurité d’un vaccin doit être bien supérieure à celle de tout médicament.

Avant d’aborder le problème des différents vaccins proposés contre le Covid-19, il serait bon d’essayer de comprendre ce qu’est un virus.

Qu’est-ce qu’un virus ?

C’est une couche de protéines qui enveloppe le matériel génétique du virus, formant une coque. On l’appelle une « capside ». Cette capside, dans le cas des coronavirus, peut être entourée d’une double couche de graisse, dans laquelle sont enchâssés plusieurs exemplaires d’une protéine que l’on appelle « protéine de surface », et qui donnent visuellement un effet de couronne, d’où le nom « coronavirus ». Dans le cas de du SARS-CoV-2 (le virus du Covid-19), cette protéine s’appelle « Spike ». C’est elle qui permet au virus de pénétrer dans nos cellules et de les infecter.

Certains virus ont un matériel génétique fait d’ADN, ils peuvent donc transmettre directement l’information génétique à notre ADN cellulaire et détourner la machinerie cellulaire à leur profit.

D’autres virus ont un matériel génétique à ARN[4]. C’est le cas des coronavirus, en particulier du SARS-CoV-2. Le virus pourra alors transmettre directement son information sans passer par l’ADN intra-cellulaire. 

Qu’est-ce qu’un vaccin ?

Un vaccin consiste à entraîner notre organisme, à stimuler notre système immunitaire et à le préparer à faire face au virus le jour où il infectera notre organisme. Il aura alors suffisamment d’anticorps pour lutter contre l’infection. 

Quel sont les différents types de vaccins (indépendamment de ceux proposés contre le Covid-19) ?

Un certain nombre de vaccins consistent à injecter, par exemple, un virus entier dans l’organisme. Ce sont des virus soit inactivés (on parle alors de vaccin inactivé), soit atténués (on parle alors de vaccin atténué).

Le virus est inactivé par un traitement chimique comme le formaldéhyde, ou par des irradiations aux UV. Il est inactif, mais immunisant. Pour augmenter sa fonction d’immunisation, il doit être potentialisé par l’ajout d’adjuvants, tels que des sels d’aluminium, qui sont suspectés de toxicité[5].

Ce type de vaccin nécessite souvent plusieurs injections à différents intervalles (rappels). Les vaccins contre la poliomyélite, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l’Haemophilus influenza de type b, l’hépatite A, l’hépatite B, le pneumocoque, la grippe, l’encéphalite à tiques d’Europe centrale, l’encéphalite japonaise et la méningite à méningocoques (A, C, W, Y) sont des vaccins inactivés.

Dans le cadre d’un virus atténué, le virus n’est pas mort, mais il a été traité pour rendre son développement impossible dans l’organisme à 37° (la température normale du corps). Ce type de vaccin a l’avantage d’être plus immunogène que les vaccins inactivés, mais présente plus de risque infectieux, ce qui les contre-indique chez les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées. Les vaccins contre la rougeole, les oreillons, la rubéole, la fièvre jaune et le vaccin oral contre la fièvre typhoïde sont des vaccins atténués.

Il existe aussi des vaccins à protéine recombinante, c’est-à-dire avec une protéine qui n’existe pas dans la nature. Elle est fabriquée artificiellement en laboratoire. C’est cette protéine qui va déclencher la fabrication d’anticorps. Les vaccins contre l’hépatite B et le papillomavirus sont des vaccins à protéine recombinante.

Et les vaccins contre le Covid-19 ?

Dans le cadre du Covid-19, deux vaccins sont disponibles en France, à la date où j’écris ce texte. Ce sont des vaccins à ARN messager (je vais y revenir). Mais il y a actuellement pléthore de candidats vaccins dans le monde.

Certains sont des vaccins inactivés. C’est le cas des deux vaccins chinois fabriqués par le laboratoire Sinopharm : ils sont administrés depuis juillet dernier, alors que commençaient tout juste les essais cliniques de stade 3 (tests du vaccin sur plusieurs dizaines de milliers de personnes).

Il y a aussi des candidats vaccins à protéines recombinantes, qui utilisent la protéine de surface du virus : c’est le cas du projet américain Novavax, de la société canadienne Medicago, et de l’un des deux candidats vaccins de Sanofi/Pasteur.

Les deux vaccins disponibles en France, je le disais, sont des vaccins à ARN messager ou à ADN, produits par les sociétés pharmaceutiques Pfizer-BioNTech et Moderna. Il s’agit d’une nouvelle technologie de vaccin, qui consiste à n’injecter qu’une partie du matériel génétique, celle qui détient le secret de fabrication de la protéine Spike. L’idée consiste à essayer de faire fabriquer directement les anticorps par la personne concernée. Dans le cadre des vaccins à ARN, ce peut être un morceau de l’ARN viral, qui va être le « messager » : comme l’information génétique ne peut pénétrer seule dans les cellules, elle nécessite un vecteur, c’est-à-dire une petite capsule, une nanoparticule de graisse dans laquelle on a emprisonné une partie du matériel de SARS-CoV-2, qui n’aura aucune difficulté à fusionner avec les bicouches de graisse de nos propres cellules.

Il existe également des vaccins à ADN, qui utilisent un vecteur qui est un autre virus que le SARS-CoV-2. C’est le cas du vaccin développé par AstraZeneca, ou du vaccin Spoutnik-V développé par la Russie, qui utilisent comme vecteur un virus recombinant et inopérant, un adénovirus à ADN (responsable de ces états grippaux hivernaux que nous confondons souvent avec la grippe). La partie du virus qui a été éliminée pour le rendre inopérant est alors remplacée par une partie du virus SARS-CoV-2 afin de déclencher la réaction immunitaire ; c’est ce que l’on appelle un virus recombinant. Ce dernier va délivrer dans nos cellules du matériel génétique hybride, fait d’une partie de l’adénovirus et d’une partie du SARS-CoV-2. Pour que l’ARN du SARS-CoV-2 puisse être intégré dans la cellule hôte, il doit d’abord être converti en ADN au moyen d’une enzyme : la transcriptase inverse. Cette réaction se fait en laboratoire, et permet de récupérer une « version ADN » du génome du SARS-CoV-2 qui n’existe pas dans la nature, afin de l’injecter dans l’organisme.

Quels sont les questionnements et les risques que soulèvent ces nouvelles technologies vaccinales ?

Commençons par les vaccins à ADN.

Le risque est que l’ADN vaccinant s’intègre dans nos propres chromosomes et modifie notre propre ADN. On a déjà des exemples d’effets inappropriés de ce type de virus dans le cadre d’essais de thérapies géniques, car on ne maîtrise pas toujours le site où l’ADN réparateur va s’insérer. Au lieu de s’insérer dans le bon site, il peut choisir des oncogènes[6], entraîner des risques prolifératifs, et donc, à terme, des tumeurs cancéreuses. C’est ce qu’il s’est passé en 2003 dans des essais de thérapies géniques où deux enfants souffrant d’un déficit immunitaire sévère avaient développé une leucémie[7]. Cela s’appelle de la mutagenèse insertionnelle[8]. Si le risque est encore acceptable dans le cas d’essais thérapeutiques sur quelques personnes déjà très malades, il ne l’est pas dans le cadre d’un vaccin destiné à des millions de personnes.

D’autres essais cliniques d’immunothérapie pour traiter le cancer ont utilisé cette même injection de matériel viral d’un adénovirus recombinant, étranger à notre corps, et ont pu conduire à des réactions immunologiques imprévues chez certaines personnes, dont des maladies auto-immunes et des déséquilibres immunitaires. 

Poursuivons avec les vaccins à ARN.

C’est un peu différent avec l’ARN, car il reste dans le cytoplasme[9] de la cellule et ne peut entrer en contact avec les chromosomes de la personne, et donc s’y insérer. Cependant, il y a un risque commun à l’ADN et à l’ARN, c’est le risque de recombinaison virale, dû au fait que les virus échangent facilement du matériel génétique entre eux, à condition qu’ils soient de même nature. Cela peut conduire à des virus recombinants, qui seront constitués en partie du matériel génétique de l’un et l’autre virus, sans que l’on puisse savoir à l’avance quel sera la virulence de ce nouveau virus. Par exemple, le virus H1N1 était un triple recombinant de la grippe porcine, de la grippe aviaire et de la grippe humaine ; mais il a, heureusement, rapidement disparu.

Pour que cette recombinaison se produise, il faut qu’une cellule soit infectée en même temps par deux virus, ce qui est extrêmement peu probable. Sauf que dès lors que l’on introduit du matériel génétique viral volontairement dans des cellules à des fins de vaccination, il suffit que ces mêmes cellules soient infectées par deux virus de même nature (virus vaccinant et virus infectant) pour que le phénomène se produise. Bien entendu, les probabilités restent extrêmement faibles, parce qu’il faudrait que les cellules soient infectées au même moment. On peut imaginer que cela ne pourrait se produire que pour une personne sur 1 million ou une personne sur 100 millions, ce qui est effectivement très faible, mais non nul dans la mesure où le but est de vacciner des centaines de millions de personnes. Le risque en vaut-il la chandelle ? Le risque doit-il être considéré à l’échelle de l’individu ou à l’échelle de la population ? Ce nouveau virus serait-il en mesure d’aller infecter à nouveau toute une population ? Nul ne le sait, mais il ne faut jamais perdre de vue qu’il suffit qu’un nouveau virus émerge, un jour, quelque part, pour que les conséquences soient mondiales. Pour conclure, ce phénomène, bien qu’ayant une très faible incidence, pose vraiment la question de la prise de risque à l’échelle de la population mondiale. Ne devrions-nous pas préférer d’anciennes technologies vaccinales qui ont déjà fait leurs preuves ?

Nous sommes devant un nouveau virus aux symptômes et aux conséquences imprévisibles : certains perdent le goût et/ou l’odorat, d’autres non, certains les retrouvent rapidement, d’autres non, certains ont des symptômes prolongés et inexpliqués, que l’on nomme « Covid long », d’autres non.

Alors, nous dit Christian Vélot, faut-il ajouter le risque, même très faible, d’une nouvelle technologie vaccinale, à ce nouveau virus ?

 Il ajoute, et je le rejoins complètement sur ce point, que l’on se désole que la France soit en retard dans cette course aux vaccins, mais l’on n’est pas dans une compétition sportive ! La question n’est pas de savoir qui va franchir le premier la ligne d’arrivée, mais qui va la franchir dans les meilleures conditions !

Quitte à cohabiter un peu plus longtemps avec ce virus, avec les mesures barrières que nous connaissons, prenons le temps de trouver un vaccin ou un remède qui ne puisse en aucun cas être pire que le mal.

La biosécurité[10] et la fiabilité ne sont pas compatibles avec l’urgence, que cette urgence soit sanitaire, économique, politique ou financière.

Je souhaite sincèrement qu’avec tous ces éléments, chacun puisse prendre ses décisions en toute connaissance et toute responsabilité, en fonction de sa situation personnelle : âge, antécédents, comorbidités, degré d’exposition, etc… La retranscription de cette conférence n’avait d’autre but que de vous éclairer dans ce choix.

Surveillez bien votre boîte mail,

Docteur Dominique Rueff

[1] « Covid-19 : Les Technologies Vaccinales à la loupe », Criigen, vidéo du 26 décembre 2020, disponible sur : https://criigen.org/covid-19-les-technologies-vaccinales-a-la-loupe-video/ 

[2] https://criigen.org/

[3] Pierre Le Hir, « Christian Vélot, profession : lanceur d’alerte », Le Monde, 14 mai 2008, disponible sur : https://www.lemonde.fr/planete/article/2008/05/14/christian-velot-profession-lanceur-d-alerte_1044808_3244.html

[4] Acide ribonucléique

[5] https://www.doctissimo.fr/html/dossiers/vaccination/articles/15567-vaccination-aluminium.htm

[6] Une catégorie de gènes dont l’expression favorise la survenue de cancers.

[7] https://www.revmed.ch/RMS/2003/RMS-2422/937

[8] Qui perturbe nos gènes.

[9] La partie liquide de la cellule qui n’entre jamais en contact avec le noyau.

[10] La biosécurité est la prévention des risques biologiques, notamment ceux liés au développement des biotechnologies.

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