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L’alcool est-il bon ou mauvais pour la santé ?

Diabolisé, l’alcool pourrait-il être bon pour la santé ? Cela dépend des cas et c’est surtout la dose qui fait le poison…

Alcool et protection cardiovasculaire

Une consommation excessive d’alcool entraîne une augmentation du risque de cardiomyopathie, d’hypertension artérielle, d’arythmies supra-ventriculaires, d’accident vasculaire cérébrale hémorragique et d’insuffisance cardiaque (non associée à la maladie coronarienne) [1]. Mais à doses raisonnables l’alcool semble apporter une protection cardiovasculaire (maladie coronarienne), et ceci peu importe la boisson (vin, bière, alcool fort…). Elle est due à l’éthanol en lui-même.

Ainsi, un buveur modéré est mieux protégé qu’un abstinent (on ne parle ici que de protection cardiovasculaire et non d’autres maladies).
L’effet est dose dépendant mais la courbe de diminution du risque forme un J. Cela signifie que plus on boit, plus on est protégé. Mais au-delà d’une certaine quantité la courbe s’inverse, la protection disparaît, puis le risque cardiovasculaire augmente en flèche, pour finir plus élevé que chez un abstinent.

Pourquoi l’alcool protège-il ?

Heart splash from a glass of red wine isolated on white backgroundL’alcool a la propriété d’augmenter le HDL (High density lipoprotein), que nous appelons populairement le « bon cholestérol ». C’est aussi un activateur du plasminogène endogène, ce qui réduit le risque de thrombose (caillot). Autre élément potentiellement cardio-protecteur : l’alcool est un vasodilatateur. Pour finir on retrouve dans le vin rouge des polyphénols ayant une activité antioxydante. Le verre de vin rouge est un élément du régime méditerranéen. On a aussi émis l’hypothèse qu’il serait l’explication du « French paradox ».

Alcool et cancers

Selon les conclusions du rapport WCRF/AICR de 2007 [3], la relation entre consommation d’alcool et cancers digestifs est jugée convaincante.

La consommation d’alcool augmente le risque de plusieurs cancers :

  • Les cancers de la bouche, du larynx et du pharynx.
  • Le cancer de l’œsophage.
  • Le cancer colorectal.
  • Le cancer du sein
  • Et le cancer du foie.

En matière de prévention de cancers, la consommation d’alcool est déconseillée, quel que soit le type de boisson alcoolisée [4].
En ce qui concerne la prévention cardiovasculaire, il n’existe aucune recommandation qui encouragerait la consommation de boissons alcoolisées. 

Conclusion

Pegatina simbolo prohibido alcoholSi l’on boit de l’alcool, la modération est de mise. Le Plan National Nutrition Santé (PNNS) préconise de ne pas dépasser 3 verres par jour chez l’homme et 2 chez la femme. Idem pour l’OMS qui recommande de ne pas dépasser 21 verres par semaine pour l’homme et 14 pour la femme. Attention : il ne s’agit pas de quantités optimales mais des quantités à ne pas dépasser au risque d’avoir des problèmes de santé. Une quantité optimale est peut-être (certainement) plus basse. Plus spécifiquement, en prévention des cancers la WCRF (World Cancer Research Fund International) préconise de ne pas dépasser 2 verres pour l’homme et 1 pour la femme.

Il est bon de rappeler que chez la femme enceinte l’alcool est à proscrire totalement.

Enfin et même s’il existe des preuves de protection cardiovasculaire, il y a par ailleurs une augmentation du risque de cancers digestifs… Les personnes ne buvant pas ne sont donc pas inciter à le faire ! 

Références

  1. Klatsky AL. Alcohol and cardiovascular diseases. Expert Rev Cardiovasc Ther. 2009 May;7(5):499-506.
  2. Movva R, Figueredo VM. Alcohol and the heart disease : to abstain or not to abstain ? Int J Cardiol. 2014 Apr 1;172(3):628.
  3. World Cancer Research Fund and American Institute for Cancer Research. Food, nutrition, physical activity, and the prevention of cancer : a global perspective 2007.
  4. NACRe/INCa/DGS. Nutrition et prévention des cancers : des connaissances scientifiques aux recommandations 2009.
Fabien Piasco
Fabien Piasco
Fabien Piasco est nutritionniste, diplômé d’Etat en diététique, titulaire d’un D.E.S.S. en nutrition Alimentation fonctionnelle et santé (Université Laval, Québec), d’un D.U. Nutrition et maladies métaboliques (Université de Rennes) et d’un diplôme en neuro-nutrition (SiiN). Formé à la micronutrition et à la phytothérapie, spécialiste des nutraceutiques, il a aussi travaillé en pharmacie pendant près de 19 ans. Il intervient actuellement dans un établissement thermal où il dispense ateliers et consultations spécifiques en utilisant le large spectre de la nutrithérapie.

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