AccueilActualitésDans la noix de coco tout est bon ! (partie 1/2)

Dans la noix de coco tout est bon ! (partie 1/2)

Vous avez certainement déjà entendu dire plus d’une fois : « dans le cochon tout est bon ! ». Personnellement j’utiliserais plutôt cette expression pour la noix de coco. Voyons un peu pourquoi :

Les richesses de la noix de coco

Noix de cocoLa noix de coco est un fruit particulier, et ce, pour plusieurs raisons. Tout d’abord il s’agit d’un fruit gras, au même titre que les olives et l’avocat, et contrairement à tous les autres fruits qui contiennent majoritairement des glucides. Ensuite c’est une source majeure d’acides gras saturés, ce qui pourrait passer pour un défaut à première vue, mais qui n’est pas le cas, nous le verrons plus loin. A côté de cela, la noix de coco contient plus de protéines que les autres fruits (4,3g/100g de chair fraîche) et une bonne quantité de fibres (11g/100g de chair fraîche). On peut consommer sa chair délicieuse, mais ouvrir une noix de coco n’est pas simple. Des produits issus de ce fruit sont disponibles, pratiques, et nutritionnellement très intéressants.

Huile de coco : ses acides gras

L’huile de coco (ou coprah), comme les autres huiles tropicales (palme, palmiste) contient énormément d’acides gras saturés (AGS). L’huile de coco vierge contient un peu plus de 85% d’AGS. Mais en fait ses acides gras sont différents des autres huiles tropicales et même des matières grasses laitières (beurre, crème). L’huile de palme, saturée à 50%, contient majoritairement de l’acide palmitique. Le beurre contient 55% d’AGS sur le produit fini et 67% d’AGS sur la fraction lipidique (le beurre ne contient pas que du gras mais de l’eau, et de très petites quantités de protéines et lactose). L’AGS principal du beurre est aussi l’acide palmitique (21,7% sur le produit fini et 26,5% sur la fraction lipidique). L’huile de coco est différente car elle contient principalement des acides gras saturés à chaîne moyenne : 44,6% d’acide laurique et 16,8% d’acide myristique, constituant ce que l’on appelle des triglycérides à chaîne moyenne (TCM). L’huile de coco ne contient que 8,2% d’acide palmitique.

Les différentes qualités d’huile de coco

L’huile de coco vierge ne doit pas être confondue avec la version raffinée. Idem pour les pains de friture (à base de coprah), lesquels ont été hydrogénés. Pour rappel l’hydrogénation totale mène à 100% d’AGS et l’hydrogénation partielle génère des acides gras TRANS.

Il faut savoir que plus une huile est insaturée à la base, plus elle contiendra d’acides gras TRANS après une hydrogénation partielle.

Ce n’est pas le cas de l’huile de coco, mais il est évident qu’il faut la choisir vierge pour profiter de ses vertus, ce que nous allons voir.

Les bienfaits de l’huile de coco

L’huile de coco a de nombreuses propriétés santé ; elle est : antibactérienne, antifongique, antivirale, antiparasitaire, anti-dermatophyte, antioxydante, hypoglycémique, hépato-protectrice et immunostimulante [1].

Voici ces principaux avantages :

Syndrome métabolique et diabète :

Les TCM permettent de diminuer la résistance à l’insuline et d’augmenter la sensibilité au glucose [2]. Ces processus sont impliqués dans le syndrome métabolique et dans la physiopathologie du développement du diabète de type II, d’où l’intérêt potentiel des TCM (majoritaires dans l’huile de coco).

Cholestérol :

Les AGS augmentent le cholestérol total et le LDL, c’est indéniable.

L’huile de coco augmente en fait plus le HDL que le LDL, améliorant de ce fait les ratios cholestérol total/HDL et LDL/HDL et diminuant le risque cardiovasculaire [3].

C’est donc du gras saturé bénéfique sur le plan cardiovasculaire. En fait, la longueur de la chaîne carbonée des AGS ne donne pas les mêmes résultats sur les lipides sanguins. Par exemple les acides laurique, myristique, stéarique ou palmitique n’élèvent pas le cholestérol total, le LDL et le HDL de la même façon [4].

Poids :

L’huile de coco aiderait à perdre du poids, notamment au niveau de l’abdomen [5]. On pense que les acides gras à chaîne moyenne sont préférentiellement utilisés à des fins énergétiques, plutôt que d’être stockés dans le tissu adipeux, et qu’ils augmentent le métabolisme de base.

Régime cétogène :

L’huile de coco, grâce à son fort contenu en TCM, est aussi une aide précieuse dans le régime cétogène. Cette diète, composée quasi exclusivement de gras avec un peu de protéines et presque pas de glucides, fût utilisée avec succès dans le passé pour traiter l’épilepsie, avant que les médicaments n’apparaissent. Le corps produit des corps cétoniques à partir de la combustion des acides gras ; le cerveau les utilise à la place du glucose (effet neuroprotecteur). D’autre part le régime cétogène peut être utilisé en cas de cancer (sur avis médical) [6], car les cellules cancéreuses sont avides de glucose, qui fait donc défaut.

Mycoses :

L’huile de coco, grâce notamment à l’acide caprylique, a une action antifongique. Elle peut être très intéressante dans le cadre d’un régime anti-candida.


Références

  1. Demandal  M, Mandal S. Coconut (Cocos nucifera L. :Arecaceae): in health promotion and desease prevention, Asia Pac J Trop Med 2011 Mar;4(3):241-7
  2. Nagao K, Yanagita T. Medium-chain fatty acids : Functional lipids for the prevention of the metabolic syndrome, Pharmacological Research 2010:61;208-212
  3. Feranil AB et al. Coconut oil is associated with a beneficial lipid profile in pre-menopausal women in the Philippines, Asia Pac J Clin Nutr 2011;20(2):190-5
  4. Karupaiaih T et al. The chain length of dietary fatty acids affects human postprandial lipidemia, J MA Coll Nutr 2011;30(6):51-21
  5. Liau KM et al. An open-label pilaot study to assess efficacy and safety of virgin coconut oilin reducing visceral adiposity, ISRN Pharmacol 201
  6. Allen BG et al. Ketogenic diets as an adjuvant cancer therapy : history and potential mechanism, Redox Biol 2014 Aug 7;2C:963-70

Lire la 2e partie: « Dans la noix de coco tout est bon ! (partie 2/2) »

 

Fabien Piasco
Fabien Piasco
Fabien Piasco est nutritionniste, diplômé d’Etat en diététique, titulaire d’un D.E.S.S. en nutrition Alimentation fonctionnelle et santé (Université Laval, Québec), d’un D.U. Nutrition et maladies métaboliques (Université de Rennes) et d’un diplôme en neuro-nutrition (SiiN). Formé à la micronutrition et à la phytothérapie, spécialiste des nutraceutiques, il a aussi travaillé en pharmacie pendant près de 19 ans. Il intervient actuellement dans un établissement thermal où il dispense ateliers et consultations spécifiques en utilisant le large spectre de la nutrithérapie.

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